Accueil gelé {Flash-back - Non canon}

Messages : 35 Date d'inscription : 15/10/2019

HRP:

Lyrian

Des débris. Le courant ramène sur la berge, vague après vague, ce qui était vraisemblablement une embarcation parfaitement inadaptée pour voguer parmi les récifs de glace parsemant sournoisement les fonds marins. Un esquif, en comparaison de la violence des flots.
Et parmi les restes de planches de bois, léché par la houle givrante, les membres emmêlés dans les voiles, un corps. Yeux bandés, ses mains avaient dû être attachées. Sa respiration est faible mais laisse échapper un petit filet de vapeur. Il bouge au gré de l'écume, flottant dans des vêtements trop grands qui commencent à resserrer sa silhouette dans une étreinte de glace.
Inconscient, à mi-chemin entre les étendues gelées et les grands fonds, les bras du rescapé enlacent quand même, étroitement maintenue contre lui, une créature aux ailes déployées contre son torse, empêchant le gel de s'installer complètement. L'animal, blanc comme neige, couine, de plus en plus fort. Une détresse qui n'a d'égal que le danger qui risque de les emporter tous les deux.

Ulf

Le zénith réchauffait le sable fin qui ponctuait le paysage de rocaille. Les pentes de pierres, abruptes et mortelles pour toutes chutes, laissaient place à une crique calme et paisible, ou l'écume laissait son empreinte blanche et mousseuse sur le rivage.

Il s'agissait d'un endroit parfait pour la pêche, et Ulf avait rapidement prit l'habitude d'y aller deux ou trois fois par semaine. Mais aujourd'hui, une autre récolte allait avoir lieu. Des débris venaient s'échouer, avec, parmi eux, probablement quelques denrées. Alors qu'il arrivait sur la plage, il laissa son harpon et son sac de provision, vide, pour se rapprocher de .. ce qui restait. Au premier coup d’œil, il n'y avait pas qu'une seule embarcation dans cet amas. Probablement que, plusieurs esquifs détruits se sont agglomérés pour..

Un son le tira de ses pensées. Un petit cri, un appel.. Il regarda au ciel, mais il ne s'agissait pas d'une mouette, loin de la. Puis il remarqua la silhouette sur une des rares planches en état de flotter. Il resta sur place quelques secondes, étonnés de voir quelqu'un qui ne raclait pas les fonds marins. Il accouru, se trempant les os plus tôt que prévu, afin d'attirer le malheureux sur la berge.

Le premier réflexe, après avoir été étonné de l'étrange nature de la créature sur l'inconnu, était d'allumer un feu, tout en essayant de réveiller le pauvre hère.

"Hey, l'inconnu ! Lâche pas maintenant alors que t'es sur terre ! Allez !"

Lyrian

Une chaleur irradiante se mêlait à l'humidité glacée. Encore transi de son expérience récente, il ne bougea pas, préférant laisser ses sens s'éveiller pour évaluer ce qui l'entourait. Une boule chaude était collée contre lui, il devinait sans la voir la petite créature qu'il avait attrapée dans l'eau alors que le navire avait déjà sombré. Un homme s'affairait près de lui. C'était bien un humain. Il paraissait fort, quoique quelque part... un peu perdu. Sa voix lui parvenait, il le réalisait enfin. Il l'exhortait à se réveiller. Un humain, souhaitant qu'il survive ? Il écouta. C'était bien ce qu'il disait. Le sol était sec sous lui bien que l'humidité l'entoure toujours. Il n'était plus dans l'eau. C'est cet homme, qui l'avait tiré... Alors, il se réveilla.

Son premier mouvement fut brusque. Entravé dans ses vêtements gelés, la glace craqua autour de lui, et le bruit s'intensifia dans un sursaut, alors qu'il cherchait fébrilement à se débarrasser de ce qui le maintenait prisonnier. Panique. Ses gestes désordonnés n'avaient rien de salvateur et les vêtements devenus rigides se déchiraient autant qu'ils cassaient, pendant en lambeaux sur son corps maltraité.
Son agitation cessa aussi rapidement qu'elle avait commencé quand, malgré lui son visage se tourna vers le feu. Il ne le voyait pas, mais il entendait le bois craquer, sentait la fumée âcre... et la chaleur. Il recula prestement avant de terminer d'achever ce qui pouvait encore rester accroché sur son corps. Il arracha d'un geste rageur le bandeau qui lui couvrait les yeux, mais les garda clos.

Épuisé, il se laissa choir, que trop conscient de sa faiblesse et de la proximité de l'humain. Une langue humide mais chaude vint lécher son visage et d'instinct il posa la main sur la créature qui cherchait à le réconforter. Il restait aux aguets, prêt à réagir. Le danger était imminent. L'humain approchait.

Ulf

Il l'avait bien vu se défaire ses vêtements, entre panique et incompréhension. Le bandeau lui laissait penser qu'il avait perdu la vue, et le reste de son apparence ne le choquait pas. Il avait vu des choses, et était amener à en être témoin d'autres. Ainsi, il avait retiré son propre manteau pour le mettre devant le feu et le chauffer le plus possible. Fait de fourrure chaude, il allait remplir son office pour quelqu'un de plus nécessiteux.

C'est de manière un peu rustre qu'il recouvrit l'inconnu de son manteau maintenant chauffé par le brasier, pour le réchauffer et surtout le sécher, faisant fi de la êtite bête étrange. Elle devait être transie, elle aussi de toute manière. Il prit ses réserves et réchauffa la soupe qu'il comptait boire.. à cette heure précise. Mais il pourrait pécher son repas, la n'est pas le problème.

"Si tu comprends ce que je dis, une soupe chaude t'attends. Installe toi plus proche du feu si tu le souhaites."

Il attendit un moment, avant de poser le bol bouillant et une cuillère en bois dedans, entre l'inconnu et le feu, faisant assez de bruit pour qu'il comprenne exactement ou se trouvait son repas. Par la suite, il se mit de l'autre coté du feu, pour en profiter un moment lui aussi, avec quelques morceaux de viande séchés, commençant à aiguiser son harpon.

Lyrian

L'inconnu accueillit le rapprochement de l'humain et sa généreuse attention... par un mouvement de recul. La fourrure vint tout de même tomber sur ses épaules et couvrir la presque totalité de son corps. Se sentant soudainement entouré par la tiédeur animale, le visage passa d'une expression de crainte à la surprise et l'incompréhension. Il resta immobile de longs instants, figé. Jusqu'à ce que l'homme prenne la parole.
La différence de carrure était évidente, et il n'assimilait pas le revirement qu'il était en train de vivre. S'il avait voulu sa perte il aurait pu le terrasser d'un coup de botte. Il lui avait à la place donné une couverture. Etait-il de la race de ceux qui l'avaient autorisé à vivre et placé sur un navire à la destination inconnue dans ce but ? Il mit longtemps à répondre, sous quelque forme que ce soit. Il n'était pas en état de résister à la providence. Il lui laissa le bénéfice du doute.

Ses doigts se recourbèrent pour agripper la fourrure alors qu'il adoptait une position plus confortable. L'homme l'ignorait sans doute, ce geste lui coûtait pourtant. Il se sentait lourd, comme enfoncé dans le sol. En revanche il ne s'approcha pas du feu. Il n'en distinguait pas le foyer et s'exposer était trop lui demander.
Progressivement, ses mains quittèrent le confort et la chaleur offerte, pour se diriger vers l'emplacement désigné par le tintement. L'homme songeait certainement que cela serait plus explicite que des mots s'ils ne parlaient pas la même langue. Toutefois, l'approche se fit quasiment à l'aveugle, car la texture plus fine et resserrée du grès ne lui apparurent qu'au terme d'un sérieux effort... trop tard. Ses doigts avaient plongé dans le liquide brûlant et son réflexe de retrait fut accompagné d'un cri de douleur très animal. Le bol fut renversé dans la mésaventure et il hésita à nouveau, ne sachant comment son hôte allait réagir.
Des végétaux, avec un léger fumet animal. C'est ce que sa langue lui appris, lorsqu'il se lécha les doigts. Mais la brûlure était vive, et cela ne suffisait pas à l'apaiser. Il n'émettait pas encore l'hypothèse que la malversation avait été préméditée, mais son esprit pragmatique, encore secoué, n'en était pas loin.
Grimaçant, il se releva d'un coup, abandonnant cette fois la couverture sur place. Il alla, simplement, se plonger la main dans la neige. Il resta immobile ainsi, soufflant de soulagement, à genoux dans la neige, la peau entièrement exposée au vent.

Les yeux toujours clos, son visage n'était pas tourné vers le campement de l'humain, mais il le voyait tout de même prêt à le suivre. Peut-être hésitait-il à replacer la couverture sur lui. Ou à profiter de cet instant de distraction pour se délecter de sa souffrance à venir.
Il ne lui laissa pas le temps de se décider, car ses sens remarquèrent quelque chose de plus intéressant dans le lointain. Il prit le temps d'analyser le terrain, les affleurements rocheux sous la neige, d'éventuelles crevasses. Autan d'irrégularités et d'interstices dans la trame lisse que le décor lui renvoyait. Il était dans le sens du vent, alors il n'hésita pas une seconde de plus : sans que rien ne le prévienne, il se mit à courir.

(...)

» Renard des neiges {Flash-back - Non canon}